François-Guy a accepté de nous livrer son sentiment sur son adhésion au groupe d'échange mouton.
Voici en primeur, l'article qui paraîtra dans la revue Terra prochainement sans oublier quelques photos de notre berger!
Rien ne destinait François Guy a devenir un jour agriculteur et éleveur de moutons. Non issu d’une famille d’agriculteurs, il passe néanmoins une partie de ses vacances au Lestin à Camoel où son oncle et sa tante, possèdent un troupeau de moutons pour entretenir les marais qui bordent la Vilaine.
François Guy fera ses premières expériences professionnelles dans le domaine commercial où il vend de l’acier pendant plusieurs années avant de se tourner à 29 ans vers ce nouveau métier qui « mêle différentes compétences, des responsabilités, un rythme de travail calé sur un rythme de vie ».
Une formation BPREA en poche, son oncle qui lui propose la reprise de l’exploitation, un long travail de recherche de foncier, et le voici installé officiellement le 1° janvier 2012 en tant que jeune agriculteur à la tête d’un cheptel de 200 brebis, 50 agnelles et un foncier de 60 hectares dont 52 de bonnes terres, le tout en agriculture biologique avec commercialisation en vente directe.
Les brebis de Camoel
Malgré la formation qui lui ouvre les portes de l’agriculture, François Guy est conscient qu’il a tout à apprendre du métier d’éleveur. L’invitation à participer à une demi-journée d’échange avec d’autres producteurs de moutons le fait « tomber » dans le GVA, réseau totalement inconnu pour lui jusqu’à présent.
Il fait ainsi la connaissance d’agriculteurs du département ayant les mêmes préoccupations que lui. « Je pouvais enfin parler de sujets qui me concernaient vraiment avec des personnes qui avaient de l’expérience dans le domaine », François Guy étant un des rares en filière ovine dans son BPREA. Depuis, il participe régulièrement aux rencontres du groupe « mouton ». « On a vraiment l’impression de faire partie d’une famille, d’un réseau. On peut contacter un des membres en dehors des nos temps de rencontre, si on a des besoins».
Trois ou quatre fois dans l’année, les éleveurs se retrouvent donc au sein d’une exploitation. Pas de transmission magistrale mais des échanges denses entre chacun. « Tout le monde prend son temps de parole et il n’y a aucun jugement de valeur sur les choix que tu as pu faire sur ton exploitation. » L’écoute est très présente sans oublier la sympathie de chacun et l’ambiance très conviviale qui se dégage de ce groupe !
Globalement François Guy capitalise beaucoup de chose dans ces rencontres :
Le premier gain, professionnel, est l’acquisition d’expériences en très peu de temps. « C’est une sorte de « Think tank » (réservoir d’intelligence). Au contact des autres, on se rend compte que l’idée que l’on a, peut tout à fait se réaliser. » François Guy a ainsi découvert que son objectif de tendre vers l’autonomie alimentaire n’était pas si utopique que cela, que les clôtures pouvaient tout à fait empêcher les moutons que quitter les prairies !!
« On emmagasine plein d’informations qui peuvent nous resservir plus tard. » D’autant plus que le groupe a crée un blog (brebis-en-bretagne.groupemouton.over-blog.com), animé par Susan elle-même éleveuse de moutons et Astrid, animatrice du groupe. Cet outil moderne de communication est la mémoire du groupe : on y retrouve tout ces temps d’échange, la présentation de chaque membre du groupe et bien d’autres thématiques (astuces, identification, soins etc.…)
Le deuxième gain, c’est ce balancement entre la tradition et la modernité de l’activité ovine : les visites permettent de mettre en évidence de nouvelles techniques simplifiant le travail, le rendant plus sécurisant ou à l’inverse, font ressortir des traditions, de l’authenticité encore utiles aujourd’hui. Par exemple, A belle ile en octobre dernier, les membres du groupe ont vu que les iliens préparaient depuis toujours, un billot de terres avec un aller retour de charrue sur le tracé de la future clôture pour la surélever légèrement.
Deux années après son installation, François Guy voit de nouvelles perspectives s’ouvrir à lui : il vient d’obtenir le permis de construire pour sa nouvelle bergerie, (dans une commune classée en zone littorale, c’est un véritable parcours du combattant). Ceci lui permettra à terme d’agrandir son cheptel à 300 brebis.
Et si on lui demande ce qu’il aurait fait si le groupe mouton n’existait pas, il répond aussitôt : « il aurait fallu le créer !! »
François Guy, son chien, ses brebis...et la cape traditionnelle des bergers berbères!
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